Contre la participation au dialogue national : SALL K pour Yewwi…
L’allusion à Khalifa Sall, président de Taxawu Senegaal, dans un communiqué rendu public hier, est claire. Loin de tirer les conséquences de la participation de ce dernier au lancement du dialogue national, le 31 mai dernier, Yewwi continue ses tergiversations avec une énième mise en garde contre l’ex-maire de Dakar et son mouvement.
La coalition de l’opposition dénommée Yewwi askan wi (Yaw) ne veut pas d’une participation de ses membres au dialogue national dont le chef de l’Etat a présidé la cérémonie de lancement, le mercredi 31 mai dernier. Dans un communiqué rendu public hier, cette entité de l’opposition a mis en garde en garde ses membres contre toute violation de leur charte. Une position qui fait allusion au mouvement Taxawu Senegaal dirigé par Khalifa Sall. L’ex-maire de Dakar et ses partisans ont décidé de prendre part à ce conclave au cours duquel seront abordés divers sujets d’intérêt national. Mais cet énième communiqué met à nu les tergiversations de Yewwi à vider ce qu’il est convenu d’appeler au sein de ce cadre de l’opposition le «cas Khalifa Sall».
La sortie du coordonnateur de la plateforme Avenir Senegaal bi gnu beugg, Cheikh Tidiane Dièye, ce dimanche à l’émission Jdd d’Iradio, se démarquant de toute participation d’un membre de Yaw au dialogue national alors qu’un des leurs – Ousmane Sonkko est «pourchassé agressé de la manière dont c’est le cas» devait pousser Yewwi à être conséquente avec elle-même sur le «cas Khalifa Sall».
Le dernier meeting du F24, le 12 mai dernier à la Place de la Nation, au cours duquel les membres du parti Pastef ont hué l’ancien édile de Dakar, marque le point de départ de la déchirure entre Khalifa Sall et ses alliés. Depuis lors, les morceaux n’ont pas été recollés.
«Pour que nul n’en ignore, la Coalition Yewwi askan wi rappelle les dispositions pertinentes de sa charte fondamentale selon lesquelles tout membre doit «s’abstenir, individuellement, de tous compromis ou compromissions politiques avec le régime de Macky Sall». La Coalition Yewwi askan wi se réserve le droit de tirer toutes les conséquences à l’encontre de tout transgresseur de celles-ci», précise-t-on dans le communiqué de Yaw.
Dans son document, cette coalition de partis de l’opposition réaffirme «son rejet catégorique de cette rencontre sans intérêt pour le Sénégal. Elle porte à la connaissance de l’opinion qu’elle n’est représentée par aucune organisation ou personne physique à cette farce politique».
Pour Yewwi askan wi, «ce rassemblement est d’autant plus inique, qu’il se tient dans un contexte de deuil, d’arrestations arbitraires, et de déniement des droits et libertés».
Evoquant les derniers violents évènements que le pays a connus après le verdict de l’affaire Sweet Beauté, avec la condamnation d’un de ses éminents membres, Ousmane Sonko, leader du parti Pastef, Yewwi note : «Le nombre de morts suite aux manifestations du 1er au 3 juin n’est pas encore connu.» En outre, la coalition dénonce une répression policière excessive, avec «plus de 500 jeunes manifestants […] encore illégalement détenus dans les locaux de la police, de la gendarmerie et dans les prisons».
«La Coalition Yewwi askan wi rappelle, en effet, «les dispositions pertinentes de sa charte fondamentale selon lesquelles tout membre doit «s’abstenir, individuellement, de tout compromis ou compromission politique avec le régime de Macky Sall». Elle se réserve le droit de tirer toutes les conséquences à l’encontre de tout transgresseur de celles-ci».
M. Sall avait déclaré, avant la tenue de cette grand-messe, vouloir y participer. Il avait aussi précisé qu’il comptait faire partie des candidats à l’élection présidentielle de 2024. Après une consultation des bases de Taxawu Senegaal, la plateforme dirigée par Khalifa Ababacar Sall avait fini par donner son feu vert à son leader pour qu’il fasse partie des participants actifs au dialogue national.
Un éventuel projet de loi d’amnistie le concernant ainsi que le chef du Pds, Karim Wade, lui accorderait une participation au scrutin présidentiel de 2024, une fois l’obstacle du parrainage franchi.
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