Impacts des émeutes de juin : Les casses de la croissance
Le Fonds monétaire international (Fmi) a revu à la baisse ses prévisions de croissance. De 5, 3%, la croissance prévue en 2023 serait de 4, 1%. Cette baisse s’explique par une situation sociopolitique tendue qui se déteint sur les affaires. L’inflation aussi va repartir à la hausse.
Par Malick GAYE – Le climat des affaires a besoin de tranquillité. La tension sociopolitique déteint sur la croissance, et la baisse des prévisions du Fonds monétaire international (Fmi) le prouve. «La situation sociopolitique tendue a pesé sur l’activité des secteurs du commerce et des services au cours du premier semestre de cette année, ce qui a conduit à une révision à la baisse des prévisions de croissance du Produit intérieur brut (Pib), qui sont passées de 5, 3% à 4, 1%», a déclaré Edward Gemayel, chef de mission du Fmi. Faut-il le rappeler, le gouvernement prévoit 7% de croissance pour 2023. Ces prévisions ont été faites en se basant sur la commercialisation des hydrocarbures prévue en fin 2023 et qui est reportée en 2024.
«L’inflation en glissement annuel est tombée à 5, 7% en juillet, mais de nouvelles pressions inflationnistes provenant de certains produits alimentaires de base, notamment le riz, l’oignon et le sucre, sont apparues récemment, et les prévisions pour l’inflation moyenne en 2023 a été révisée à la hausse, passant de 5 à 6, 1%», a-t-il ajouté.
Toutefois, souligne Edward Gemayel, l’exécution du budget jusqu’à la fin du mois de juin a été globalement conforme aux objectifs du programme. Mais l’atteinte des objectifs du programme de fin décembre nécessitera des efforts supplémentaires en matière de mobilisation des recettes.
Dans un communiqué, le Fmi a annoncé que malgré le retard dans le démarrage de la production d’hydrocarbures, les perspectives macroéconomiques restent favorables. En 2024, la croissance du Pib réel devrait atteindre 8, 8%, stimulée par le démarrage de la production de pétrole et de gaz. La croissance hors hydrocarbures devrait remonter à 6%. «Les autorités sont déterminées à poursuivre les efforts d’assainissement budgétaire, afin de reconstituer des réserves budgétaires et réduire les vulnérabilités croissantes de la dette publique. A cette fin, le projet de budget 2024 table sur un déficit budgétaire de 3, 9% du Pib. Les autorités sont encouragées à rationaliser les exonérations fiscales et à accélérer la mise en œuvre de la Stratégie des recettes à moyen terme (Srmt). Elles doivent également prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer l’élimination progressive des subventions à l’énergie qui va représenter 1% du Pib en 2024, comme le prévoit la feuille de route adoptée en janvier dernier», a expliqué Edward Gemayel.
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