Affaire de la pirogue de Saint-Louis : 5 morts et doutes sur le nombre de disparus
Si les corps sans vie de 5 personnes dont trois filles, ont été déjà repêchés après le chavirement d’une pirogue au niveau de l’embouchure à Saint-Louis, il reste encore beaucoup de zones d’ombre.
L’émigration irrégulière a encore fait des victimes à Saint-Louis. Le chavirement d’une pirogue à Pilote Barre, situé dans la commune de Gandiol, a provoqué, pour le moment, la mort de cinq personnes dont trois filles, et la disparition de plusieurs personnes, déclarées mortes par leurs proches. Le drame serait survenu dans la nuit du jeudi, à hauteur de l’embouchure, vers 2 heures du matin, selon le témoignage de quelques parents de disparus. Selon ces derniers, les victimes se préparaient à embarquer dans une pirogue en direction de l’Europe. Dans la préparation du voyage, les organisateurs auraient positionné une grande pirogue en haute mer et faisaient déplacer les candidats au voyage à partir d’une autre pirogue. C’est lors du deuxième voyage pour transporter le reste des voyageurs à hauteur de la grande pirogue qu’une bousculade aurait eu lieu. C’est alors que la pirogue, qui assurait la navette, s’est renversée, provoquant ainsi la disparition de plusieurs personnes dont un nombre important de filles. Même s’il existe encore des zones d’ombre sur le nombre de personnes portées disparues, il est constant que d’après les témoignages, beaucoup de candidats s’étaient engagés dans cette aventure. Ils seraient d’ailleurs plus d’une centaine dont beaucoup, qui avaient déjà embarqué dans la grande pirogue, ont rebroussé chemin et se sont fondus dans la nature. Des informations, glanées au fur et à mesure, ont fait état de cinq corps sans vie repêchés au total dont ceux de trois filles. Pour le moment, il y a plusieurs dizaines de disparus dont également des filles habitant Gandiol, mais aussi la commune de Saint-Louis, notamment le quartier de Pikine.
Trois cadavres repêchés à Dakhla
La question de l’émigration irrégulière est devenue aujourd’hui un véritable problème, surtout dans le département de Saint-Louis où les départs se font au quotidien et à un rythme de plus en plus inquiétant. Le phénomène est d’autant plus inquiétant que de plus en plus en plus, les femmes, particulièrement les jeunes filles, tentent l’aventure. Pis, on note un relâchement dans la sensibilisation et la surveillance des points de départ qui se multiplient de plus en plus. La chose a même pris des proportions démesurées et mérite que les autorités s’y penchent sérieusement pour juguler le mal et éviter la cascade de morts et de disparus enregistrés chaque jour. D’ailleurs, les autorités locales à Gandiol ont sonné l’alerte par la voix de Mamadou Ndiaye, adjoint au maire de Gandiol. Il a fait remarquer que chaque jour, ce sont plusieurs centaines de migrants qui partent en mer à partir de Gandiol, une zone qui, pour lui, mérite une surveillance particulière.
Lundi 23 octobre, la Marine marocaine a repêché trois corps de migrants et porté secours à 189 autres, tous Sénégalais, alors qu’ils étaient à bord de deux embarcations «en difficulté» au large de Dakhla, dans le Sahara occidental.
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