Exercices militaires conjoints : Le Sénégal et la France tirent dans la même direction

Exercices militaires conjoints : Le Sénégal et la France tirent dans la même direction

L’exercice bilatéral dénommé «Xaritoo 2023», organisé dans la période du 10 au 18 novembre 2023 dans le quadrilatère Ngasobil-Thiadiaye-Dangalma-Khombole-Mont Rolland-Sandiara, a été marqué par la tenue, ce jeudi 16 novembre 2023, de la journée Vip à Mont-Rolland, dans le département de Tivaouane. Un prétexte, d’après Colonel Moussa Koulibaly, directeur de l’Information et des relations publiques des Armées, pour «présenter l’exercice et son déroulement aux autorités militaires et civiles invitées pendant cette phase».

Par Cheikh CAMARA – Depuis le 10 novembre, se tient l’exercice bilatéral dénommé «Xaritoo 2023», qui réunit les armées françaises et sénégalaises dans le quadrilatère Ngasobil-Thiadiaye-Dangalma-Khombole-Mont Rolland-Sandiara. «Cet exercice interarmées vise à renforcer l’interopérabilité entre les différentes composantes participantes et s’inscrit dans le cadre de la coopération opérationnelle entre le Sénégal et la France», renseigne Colonel Moussa Koulibaly, Directeur de l’information et des relations publiques des Armées (Dirpa). Son supérieur, le Général de brigade Souleymane Kandé, commandant la Force conjointe «Xaritoo 2023», ajoute : «Cet exercice en est à sa 4e édition et cette année, nous avons pris comme prétexte un scénario inspiré d’une menace hybride de forces classiques, renforcée par des insurgés adoptant des modes d’actions terroristes, djihadistes, et le tout, sur fond de rivalité de territoires sur le thème et, également, exacerbée par une situation de clivage ethnique.» L’officier supérieur souligne : «Face à cette situation de désastre humanitaire, les Nations unies ont voté une résolution confiée aux mandants, à savoir la coalition franco-sénégalaise, leur de­mandant de mettre sur pied une force d’interposition entre les belligérants pour atténuer les risques de génocide entre les communautés, mais également protéger les populations et procéder à l’évacuation des ressortissants des pays étrangers européens, américains ou africains, à leur demande.» Cette coalition, pour donc la projeter rapidement sur le théâtre, les deux pays ont décidé de «choisir une opération amphibie, donc de se déployer rapidement par la mer et de débarquer les troupes pour venir mener leurs actions d’interposition», confie le Général de brigade Kandé. Selon lui, «à travers une démonstration tactique, les gens ont pu s’apercevoir du niveau de technicité des opérations qui ont été menées». A ses yeux, il s’agit «d’un condensé de tout ce qu’on a pu faire pendant les quatre derniers jours en opérations». Il assure que «ces opérations font la fierté de l’Armée sénégalaise, qui peut se prévaloir de détenir les capacités des Armées modernes très appréciées à l’échelle mondiale».

Le Général de brigade Souley­mane Kandé a insisté sur «l’activité civilo-militaire qui a marqué la fin, ce jeudi matin, desdites opérations», ce, dit-il, pour «rester fidèle au concept «Armée-Nation»». C’est, révèle-t-il, «la somme de 14 millions F Cfa qui a été dépensée con­jointement entre la partie française et le Sénégal, chacun ayant mis sur la table 7 millions F Cfa, pour acheter des kits scolaires et des dons de médicaments au profit de tous les postes de santé et toutes les écoles des communautés locales impactées, en l’occurrence une quinzaine de villages environ, aux alentours du Centre d’entraînement tactique Ca­pitaine Mbaye Diagne (Cet Mont-Rolland)». Cette activité a permis aux militaires de «garder des liens très forts avec les populations qui ont accepté de nous héberger sur ce site de la zone de Mont-Rolland particulièrement prisé».

Le Général Etienne du Pier­raux, commandant des Eléments français du Sénégal, lui, pour sa part, considère que «c’est un exercice auquel nos deux nations tiennent beaucoup». Un exercice qu’il a résumé en quelques chiffres, à savoir «deux nations, trois milieux (terre, air, mer), 1000 personnes engagées (500 Sénégalais, 500 Français), un Etat-major d’une cinquantaine de personnes commandé par le Général Kandé (25 Français et 25 Sénégalais)». L’officier superieur français trouve que «c’est vraiment un exercice symbolique de notre coopération, de la maturité de notre relation militaire, d’autant que nous nous préparons toute l’année ensemble, nous faisons des tas de choses ensemble, chacun apprend des capacités de l’autre». Ça nous permet, poursuit-il, de «faire une synthèse de tout ce qu’on a fait dans l’année, de récapituler, de voir là où on est corrects, bons, là où on a des progrès à faire, et, surtout, de mesurer à quel point effectivement se dresse cette technique de travailler ensemble».
Correspondant

Amadeus

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