Le réquisitoire tranchant de Macky Sall contre les inéquités du commerce international

Le réquisitoire tranchant de Macky Sall contre les inéquités du commerce international

Le Président de la République, Macky Sall, a critiqué, ce mercredi 13 décembre, le fonctionnement du commerce international. À Genève, il a milité pour un commerce mondial où “chacun trouve son compte”.

Le chef d’État Sénégalais prenait part à une Conférence présidentielle de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

Lors de son allocution, M. Sall a identifié les contraintes qui minent l’équité dans ce secteur et empêchent la consécration d’un “commerce mondial durable”. “Le commerce ne peut être durable quand ceux qui ont plus, gagnent toujours plus, et ceux qui ont moins, perdent toujours plus. Le commerce ne peut être durable quand la libre circulation des personnes, des biens et services, censée être régulée par les vertus de la loi du marché, est faussée par la loi du plus fort. Le commerce ne peut être durable quand, par la guerre commerciale, des mesures nationales à effets extraterritoriaux portent préjudice à des tierces parties”, a insisté le Président Sall.

Il a également mis en cause les “subventions agricoles abusives” qui “violent les règles de concurrence loyale au détriment de millions de petits producteurs”.

Il a dénoncé les “pays développés, principaux pollueurs”, qui “continuent d’utiliser le charbon et interdisent le financement à l’étranger des sources d’énergie fossile, y compris le gaz, pourtant beaucoup moins polluant que le charbon”. “Ce n’est ni juste, ni équitable”, a-t-il martelé.

Enfin, il a évoqué les “pratiques d’évasion ou de congés fiscaux abusifs”. “L’impôt n’est pas payé là où la richesse est créée, estime-t-il. Je pense en particulier à l’industrie numérique et extractive”.

“La vocation du système commercial international est de réguler les échanges au bénéfice de tous, a indiqué Macky Sall. Si le système ne répond pas à sa raison d’être principale, il creuse les inégalités au lieu de les réduire ; il accentue les tensions au lieu de les apaiser ; il multiplie les contentieux au lieu de les résoudre ; il aggrave les risques de sa contestation et crée les conditions de sa remise en cause”.

Face à cela, M. Sall a réitéré son appel pour “la réforme de la gouvernance économique et financière mondiale, afin qu’elle soit plus juste et plus inclusive”.

“Après l’admission de l’Afrique au G20 et l’octroi au continent d’un 3e siège au Conseil d’Administration du FMI, poursuivons nos efforts pour la réforme de l’architecture financière internationale, y compris le FMI, la Banque mondiale et le système de notation des Agences d’évaluation”, a-t-il lancé.

Amouradis

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