Santé : la fermeture de l’UCAD aggrave le déficit national en poches de sang
Dans un entretien paru ce lundi 19 février dans Le Soleil, le directeur du Centre national de transfusion sanguine (CNTS), Pr Saliou Diop, est formel. À la question «la fermeture de l’UCAD a-t-elle un impact sur la raréfaction des donneurs [de sang] ?», il répond direct : «Oui !». Et explique : «Parce que les étudiants constituent notre principale source de don de sang. Le système est très fragile. Il suffit juste qu’il y ait un soubresaut pour que ce déficit et cette rupture se voient.»
Pr Diop doit donc accueillir avec le sourire l’annonce de la reprise prochaine du chemin des amphis par les étudiants de l’université dakaroise. «Le campus social n’est pas encore ouvert, mais tout laisse à croire que les cours vont redémarrer à l’UCAD, annonce Seneweb. Les premiers convoqués sont les étudiants et les professeurs de la faculté de Médecine, Pharmacie et d’Ondoto-Stomatologie. Ils devront reprendre les enseignements du premier semestre de l’année universitaire 2023-2024 jeudi 22 février.»
«Pour des besoins estimés à 180 000 poches de sang par an, le Sénégal n’a réalisé que 117 000 dons en 2023 et cela représente un gap qui persiste depuis une dizaine d’années», pointe Pr Saliou Diop dans son entretien avec Le Soleil. Ce dernier signale que le gap s’accentue avec le relèvement du plateau médical marqué par, notamment, l’avènement de «types de traitement qui n’existaient pas avant», la multiplication des centres d’hémodialyse et le développement de la chirurgie spécialisée. «Plus le pays va se développer sur le plan des infrastructures médicales- on va vers la greffe de rein-, plus les besoins en sang vont être importants», indique le directeur du CNTS.
Pr Saliou Diop souligne que la situation s’aggrave durant le Carême et le Ramadan. «Les périodes de jeûne sont des moments où l’on s’attend à une réduction du nombre de donneurs, alerte-t-il. Par exemple, nous savons que pendant le mois de Ramadan, on a environ 25% de moins de donneurs de sang. (…) Si on a les deux communautés qui ne jeûnent pas en même temps, on compte sur l’une d’elles. Ce qui n’était pas le cas l’année dernière avec les deux communautés qui ont jeûné presqu’en même temps. Pour cette année, ce sera un peu décalé. Dans tous les cas, on s’attend à ce qu’il y ait moins de dons et il faudra faire un stock suffisant pour pallier le déficit.»