Présidentielle 2024 avant ou après le 2 avril: Le Grand derby…

Présidentielle 2024  avant ou après le 2 avril: Le Grand derby…

« Avant le 2 avril ou après le 2 avril. » Voilà la ligne de démarcation de la rude bataille que deux camps rivaux se mènent autour de la tenue de la Présidentielle. Dans le fracas des déclarations, des bruits de négociations entre Macky Sall et Ousmane Sonko sont de plus en plus relayés par des sources dignes de foi.  

Le Conseil constitutionnel dont on croyait le verdict libérateur n’en est pas un. Loin s’en faut ! Les sept sages semblent avoir ajouté à la polémique. Depuis que la décision du Conseil constitutionnel, la classe politique affiche de plus ses contradictions. Une rude bataille oppose deux camps rivaux autour de la date la mieux indiquée pour tenir l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février 2024.

Débat d’interprétation

Dans sa décision rendue publique le 16 février dernier, les acteurs politiques se crêpent le chignon dans un dur débat d’interprétation. Au Conseil constitutionnel qui invite les autorités compétentes à tenir l’élections dans « les meilleurs délais », on reproche tantôt d’être imprécis, tantôt d’avoir ordonné poliment de ne guère franchir le cap du 2 avril.

Justement cette date du 2 avril qui indique la fin du mandat du chef de l’Etat Macky Sall est un marqueur majeur du conflit entre les deux camps rivaux. La polémique s’est amplifiée de plus belle le dimanche dernier. A en croire le Front démocratique pour une élection inclusive (FDPEI), ce nouveau front composé du Parti démocratique sénégalais (PDS) et de certains spoliés, « Le Conseil constitutionnel en actant très clairement le report de l’élection du 25 Février, acte en même temps la reprise intégrale du processus électoral ». Une façon de dire que le scrutin ne pourra se tenir avant le 2 avril, date de la fin du mandat du chef de l’Etat Macky Sall.

Dans un communiqué rendu public après leur face à face avec la presse, les membres du FDPEI sont d’avis que « Cette reprise intégrale du processus, en termes clairs, postule que toutes les décisions prises concernant l’élection présidentielle du 25 février 2024 sont caduques. Ainsi les candidats spoliés, les candidats validés, tout comme le candidat injustement écarté pour prétendue bi nationalité, sont aujourd’hui tous logés à la même enseigne ».

Le FDPEI n’est pas seul dans son combat pour le report au-delà du 2 avril. Le camp présidentiel semble défendre cette position. Partisan du dialogue, Benno Bokk Yaakaar n’a visiblement pas désarmé. En témoigne cette déclaration du vice-président de l’assemblée, le député Abdou Mbow, qui a fait savoir sur la bande FM que la décision des sept sages intervient alors que la ministre de la Justice n’a pas, contrairement à ce que l’on a prétendu, notifié au parlement l’ouverture d’une information judiciaire suite à la plainte du juge Cheikh Ndiaye contre X. Il a fini par se rendre à l’évidence de la position rendue publique par la Garde des Sceaux. Il s’y ajoute que le camp présidentiel a agité la possibilité pour le chef de l’Etat de recourir à l’article 52 qui lui permettrait ainsi d’arrêter tout net le processus électoral.    

Face aux partisans du report au-delà du 2 avril 2024 se dresse la société civile, quinze candidats à la Présidentielle et même des partis de la mouvance présidentielle comme le Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT). Le vendredi dernier, « Aar Sunu Election » a arpenté les artères de la capitale pour exiger la tenue du scrutin conformément à la décision du Conseil constitutionnel. Des milliers de Sénégalais ont répondu massivement à la marche silencieuse organisée du samedi dernier contre le report de l’élection présidentielle du 25 février. Dans cette foule de manifestants, beaucoup avaient des pancartes sur lesquels on pouvait lire entre autres slogans : « Respect du calendrier électoral », « Non au coup d’État constitutionnel », « Free Sénégal », « Non au report de l’élection présidentielle du 25 février 2025 », « Pour la « libération des otages politiques, libérez UCAD, pour la fixation de la date de l’élection »,  Libérez Sonko ».

Hier, 16 des 19 candidats retenus en janvier pour la présidentielle réclament, dans une déclaration rendue publique, la tenue de l’élection au plus tard le 2 avril et ont exprimé leur désir de boycotter le dialogue.  Une semaine auparavant candidat Boubacar Camara, un des premiers à théoriser le report de la Présidentielle ne faisait pas partie de ce groupe.   

Dans ce tumulte et le fracas des déclarations, des sources indiquent qu’au plus haut niveau, les responsables se parlent. Il semble, en effet, que le fil s’est établi entre le leader de Pastef et la Présidence, même s’il est difficile de déchiffrer et de se faire une religion sur les éléments de langage. Voilà qui fait qu’il est, pour l’heure, ardu de se faire une idée précise sur la position d’Ousmane Sonko, président de Pastef en prison depuis fin juillet 2023.    

Après le Conseil constitutionnel, la balle est à présent dans le camp du président de la République. Dans un communiqué signé du ministre Yoro Dia, le président sénégalais Macky Sall s’est engagé, vendredi, à faire exécuter pleinement la décision du Conseil constitutionnel annulant le report de la présidentielle du 25 février.

Amadeus

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