Boycott du Dialogue national : le péché de la Société civile…
Beaucoup de sentinelles de la société civile ont boycotté le dialogue national initié par le président de la République. Excepté le forum du justiciable qui s’adosse au rôle de celle-ci en pareille circonstance en répondant présent à l’appel du Président Macky Sall. Mais Alioune Tine, en bon pacificateur, pour l’apaisement de la tension politique, depuis les évènements de mars 2021 n’a pas suivi sa mission. A la surprise général, le patron de Think tank center a brillé par son absence au rendez-vous des forces vives de la Nation avec le Président de la République Macky Sall. Il avance que « ce dialogue ne cadre pas d’avec son concept de dialogue au sens inclusif du terme. Il faut lire mes écrits, le dialogue est mort, le dialogue est malade, le dialogue dysfonctionne. Le dialogue en tant que fonctionnalité de la démocratie. On n’est pas dans le même niveau de compréhension et de langage » Ainsi, se dédouane-t-il, « je n’ai pas reçu mon invitation. »
Son argumentaire reste fallacieux. Son standing de défenseur de la paix avec ses nombreuses interventions dans les conflits africains, crédite son devoir et son obligation de répondre à l’Appel du Président Macky. Puisque lui-même avait rencontré le Chef de l’Etat dans le sens d’organiser un dialogue entre acteurs. Y aller sans être invité ne susciterait guère une cruauté.
La plateforme « Aar sunu élection » qui se bat elle aussi pour la tenue des élections en organisant même une marche pacifique avec son fameux slogan « Protégeons notre élection », refuse de participer à cette séance de concertation.
Pourtant qui tient à marcher pacifiquement pour défendre une cause, a l’obligation de dialoguer pour fixer la date d’une élection. Hélas ! Cette sentinelle qui se démarque de l’appel du Chef de l’Etat a alors failli à sa mission sociale pour la paix, pour la tenue d’un scrutin inclusif et transparent. Tout comme le forum civil promoteur de la bonne gouvernance dans la gestion des affaires. Birahim Seck, coordonnateur du Forum civil a livré lui aussi son alibi pour justifier sa non-participation à ce rendez-vous historique. Il a dénoncé l’attitude de Macky Sall envers le Conseil Constitutionnel. M. SecK écrit : « M. le Pr Macky Sall, votre comportement porte atteinte aux droits des candidats retenus par le Conseil Constitutionnel qui vous a demandé ainsi qu’à d’autres autorités compétentes de poursuivre le processus et d’organiser l’élection en fixant la date. »
La leçon de vie du Forum du justiciable…
Le jeune Babacar Bâ l’a rappelé : « le dialogue a toujours jalonné l’histoire politique du Sénégal. De 1960 a aujourd’hui nous avons toujours privilégié le dialogue parce qu’aujourd’hui tous les acquis démocratiques que nous avons c’est grâce à une consultation citoyenne ou une consultation politique. La référence qu’on cite souvent c’est le code consensuel de 1992 dont les travaux ont été dirigé par feu Keba Mbaye, on a eu des consensus fort. »
La participation du coordonnateur du Forum du justiciable peut servir de leçon à ces pontes de la société civile qui ont boycotté le dialogue. « La société civile doit jouer son rôle de médiateur, jouer les bons offices. S’il y’a des divergences entre les acteurs politiques c’est à la société civile de prendre son bâton de pèlerin pour essayer de les rassembler au tour d’une même table pour discuter entre eux. »
Aujourd’hui, fait-il remarquer « cette société civile a décidé délibérément de ne pas participer à ce dialogue. Mais qui va jouer les bons offices ? Qui vont rassembler les acteurs autour d’une même table pour discuter de l’essentiel ? Il faudrait que la société civile comprenne son véritable rôle. Nous, on n’est pas là pour conquérir le pouvoir, nous ne sommes pas des acteurs politiques, nous ne devons pas être au rythme des acteurs politiques, nous ne devons pas parler ou avoir la même posture que les acteurs politiques. Il y a certaines notions qui sont typiques aux acteurs politiques, le boycott en fait c’est typique aux politiques. La politique de la chaise vide, ça se sont les acteurs politique qui le font. Nous, nous avons notre étiquette, notre identité à chaque fois qu’il y a des divergences, des contraintes, des problèmes c’est à nous société civile d’aller rencontrer l’opposition de discuter pour arrondir les angles. C’est à nous d’aller voir la mouvance présidentielle discuter, pour trouver des solutions ou s’assoir autour d’une même table pour dialoguer, c’est ça le Sénégal. »
Belle leçon de vie…
Ameth Seck