Propos d’Emmanuel Macron sur l’envoi de troupes en Ukraine: vives réactions politiques de l’opposition en France

Propos d’Emmanuel Macron sur l’envoi de troupes en Ukraine: vives réactions politiques de l’opposition en France

En France, Emmanuel Macron a brisé un tabou lundi soir en n’excluant pas l’envoi de militaires européens en Ukraine, à l’issue d’une réunion organisée à l’Élysée. Objectif : adresser un signal stratégique à Vladimir Poutine au moment où Kiev est en grande difficulté. Une hypothèse qui fait bondir les oppositions.

Il n’en fallait pas plus pour déclencher une nouvelle passe d’armes entre le Rassemblement national et l’exécutif. Dans l’hémicycle, Marine Le Pen, cheffe de file du Rassemblement national à l’Assemblée nationale, interpelle le Premier ministre, Gabriel Attal. « Il faudrait intervenir alors que nos intérêts vitaux ne sont pas engagés. Emmanuel Macron a franchi une étape supplémentaire vers la co-belligérance, faisant planer un risque existentiel sur 70 millions de Français. »

Le Premier ministre saisit la balle et réplique en évoquant les liens troubles entre le parti d’extrême droite et la Russie. « Il y a lieu de se demander si les troupes de Vladimir Poutine ne sont pas déjà dans notre pays. Je parle de vous et de vos troupes, madame Le Pen. »

Précision utile du ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, l’idée du chef de l’État est simplement d’envisager de nouvelles actions pour venir en aide aux Ukrainiens. « Certaines de ces actions pourraient nécessiter une présence sur le territoire ukrainien, sans franchir le seuil de belligérance. » Face à l’agressivité de la Russie, les Occidentaux doivent « envisager de nouvelles actions de soutien à l’Ukraine », a répété M. Séjourné, évoquant des opérations telles que le déminage, le cyber ou « la production d’armes (…) sur le territoire ukrainien ». En clair, la France n’irait pas combattre, mais enverrait simplement des hommes en soutien aux forces ukrainiennes.

Après les propos d’Emmanuel Macron, lundi, le premier à réagir dans la nuit de lundi à mardi, a été le leader de la France insoumise (LFI, gauche radicale), Jean-Luc Mélenchon. Déjà hostile à un soutien militaire à l’Ukraine, il a estimé que « la guerre contre la Russie serait une folie ». « Cette escalade verbale belliqueuse d’une puissance nucléaire contre une autre puissance nucléaire majeure est déjà un acte irresponsable », s’est insurgé l’ex-candidat à l’élection présidentielle sur X.

Pour l’Insoumis (LFI) Bastien Lachaud, membre de la commission Défense de l’Assemblée, « Il n’est pas possible qu’il y ait une intervention française en Ukraine, ça serait une déclaration de guerre de fait entre la France et la Russie. » Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a également commenté les propos du président Macron lors d’une audition devant la commission de la Défense de l’Assemblée nationale. « Il est clair qu’il n’est pas question de faire la guerre à la Russie », a-t-il tenu à préciser. Mais « dire que l’on n’exclut rien, ce n’est ni être faible, ni être escalatoire (…) ou alors à considérer que la Russie doit gagner », a encore commenté M. Lecornu.

L’Élysée a annoncé l’organisation prochaine d’un débat avec un vote à l’Assemblée sur l’accord de sécurité conclu avec l’Ukraine le 16 février. De quoi accentuer les clivages à moins de cent jours des Européennes.

Petit Ba

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