Au Conseil de sécurité de l’ONU, Iran et Israël s’accusent mutuellement d’être «la» menace pour la paix
L’Iran a affirmé dimanche 14 avril à l’ONU n’avoir « pas eu d’autre choix que d’exercer son droit à l’autodéfense » en lançant des centaines de drones et de missiles vers Israël, qui a pour sa part réclamé « toutes les sanctions possibles » contre Téhéran.
L’ONU « a failli à son devoir de maintenir la paix et la sécurité internationales » en ne condamnant pas la frappe du 1ᵉʳ avril contre le consulat iranien à Damas, a déclaré l’ambassadeur d’Iran aux Nations unies Amir Saeid Iravani lors d’un Conseil de sécurité convoqué en urgence dimanche soir. « Dans ces conditions, la République islamique d’Iran n’a pas eu d’autre choix que d’exercer son droit à l’autodéfense », a-t-il déclaré. Il a assuré que Téhéran ne voulait pas d’escalade, mais répondrait à « toute menace ou agression ».
L’ambassadeur israélien, Gilad Erdan, a pour sa part appelé le Conseil de sécurité à « imposer toutes les sanctions possibles contre l’Iran avant qu’il ne soit trop tard ».
S’exprimant lors du Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a averti que « le Moyen-Orient est au bord du précipice ». Il a condamné à la fois l’attaque iranienne et la frappe contre le consulat iranien à Damas, soulignant le « principe d’inviolabilité » des établissements diplomatiques.
Cette frappe avait coûté la vie à sept membres des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de l’Iran. Téhéran a accusé Israël, qui n’a ni confirmé ni démenti.
L’Iran a lancé cette attaque du 13 avril plus de six mois après le début de l’offensive menée par Israël dans la bande de Gaza contre le Hamas palestinien, allié de la République islamique, qui a encore accru les tensions entre les deux pays ennemis.
Ils se sont aussi engagés à fournir « plus d’aide humanitaire » aux Palestiniens de Gaza tout en « continuant à travailler en vue d’un cessez-le-feu immédiat et durable et de la libération des otages par le Hamas », à l’heure où les deux camps continuent à afficher des exigences contradictoires.
Vers une riposte israélienne ?
Parallèlement à cette attaque, des alliés de Téhéran, le Hezbollah libanais et les rebelles yéménites houthis, ont tiré des roquettes et des drones en direction du territoire israélien.
Israël est depuis la révolution iranienne de 1979 l’ennemi juré de l’Iran, qui appelle à sa destruction. Mais jusqu’à présent, Téhéran s’était gardé d’attaquer frontalement Israël, et les deux pays avaient l’habitude de s’affronter par tiers interposés, comme le Hezbollah.
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Plusieurs analystes jugent quasi inévitable une riposte d’Israël. Toutefois, avant de riposter, « il ne s’agit pas seulement de consulter, mais d’obtenir l’approbation de Washington », a assuré Tamir Hayman, ancien chef du renseignement militaire israélien. L’Iran de son côté semble avoir voulu éviter une escalade, a souligné Nick Heras, analyste du groupe de recherche américain New Lines Institute for Strategy and Policy. Cette attaque « était destinée à être vue dans le monde entier, mais pas à faire dégénérer la situation en une guerre régionale totale », a-t-il déclaré à l’AFP.
La guerre se poursuit pendant ce temps dans la bande de Gaza, où le ministère de la Santé du Hamas a recensé dimanche 43 morts en 24 heures, portant à 33 729 le nombre de tués, en majorité des civils, dans les opérations militaires israéliennes.
rfi.fr