Jeudi de l’Ascension : Que célèbre-t-on lors de ce jour férié, au Sénégal ?

Jeudi de l’Ascension : Que célèbre-t-on lors de ce jour férié, au Sénégal ?

Au Sénégal comme ailleurs dans le monde, la communauté catholique fête ce jeudi l’ascension de Jésus qui « remet en lumière la foi et l’espérance chrétienne. » Retour sur l’histoire, les origines et la tradition à pratiquer lors d’un jour férié. 

‘’Cette fête est une invite à tourner le regard parce que nous sommes faits pour le ciel ’’, avait déclaré, il y a un an, le père Frère Christiane-Marie Diamacoune, curé de la paroisse basilique Notre-Dame de la Délivrande de Popenguine. Il s’agit alors de la commémoration de l’ascension de Jésus quarante jours après la fête de Pâques. Laquelle annonce « la venue du Saint-Esprit dix jours plus tard à l’occasion de la fête de la Pentecôte. Jésus avait promis à ses disciples quand il montait au ciel pour rejoindre son père, qu’il enverrait le Saint-Esprit sans lequel le chrétien ne peut rien faire.» C’est ce qui justifie au Sénégal l’assaut des fidèles catholiques aux églises pour des prières, « pour renforcer sa foi et tourner le regard vers l’espérance. »  Les Chrétiens en profitent également des organiser des séances de partages du message de Jésus entre amis, entre frères et sœurs, dont entre familles.

Histoire, origines et traditions

Le jeudi de l’ascension, on le connaît bien pour son jour férié qui vaut, parfois, de beaux week-ends en familles et entre fidèles. L’Ascension, dont le nom vient du latin ascendere, qui signifie « monter », « gravir »; ne doit pas être confondue avec l’Assomption, autre fête chrétienne célébrée le 15 août, qui fait mémoire de la montée au Ciel de la Vierge, portée en triomphe par des anges. Dans la tradition, elles marquent un jour de repos obligatoire pour les fidèles, c’est pourquoi ce sont des jours fériés dans beaucoup de pays aux racines chrétiennes. Elle compte parmi les fêtes les plus importantes dans la foi chrétienne, et elle est aussi chargée de symboles bibliques. L’Église célèbre l’Ascension depuis le IVe siècle, mais la thématique de la montée au ciel n’est guère nouvelle. À la même époque encore, l’Empire romain rend un culte à ses empereurs défunts, divinisés par leur « apothéose », autrement dit leur montée au Panthéon.

Les origines païennes des Rogations…

Si ce nom ne vous évoque rien, ce n’est pas étonnant. Rendues obsolètes par le concile Vatican II au milieu du XXe siècle, les Rogations sont trois jours de célébrations, rites, processions et prières pratiqués partout en Europe par les chrétiens juste avant l’Ascension. Du latin rogare, qui veut dire « demander », les Rogations servaient à prier pour une moisson abondante et la prospérité pour la saison à venir. Dans une Europe où l’agriculture est la principale activité économique, les Rogations sont une fête religieuse vitale, pour des paysans souvent à la merci des gelées de printemps, des canicules ou des insectes. Cette fête est initiée en Gaule au Ve siècle, par Saint Mamert, évêque de Vienne. Depuis le Dauphiné, elle se propage sur tout le continent et perdure encore dans quelques communes rurales. 

La particularité sénégalaise…

Au-délà de la joie, du partage du message de Jésus, des prières, ce jour férié doit être une occasion pour « diagnostiquer les maux qui empêchent le continent africain à se développer. » Pour des prêtres comme Abbé Adrien Sarr dont les propos ont été rapportés par Seneweb, « l’Afrique a besoin de la paix pour le bonheur de ses fils. Lesquels doivent travailler à la réconciliation, au pardon et à être au service d’une paix durable. « L’Afrique est malade à cause des conflits fratricides qui durent des années et des années sans vainqueurs ni vaincus. Plus près de nous, en Casamance les frères du même pays continuent à s’entretuer. Ces dirigeants, pour mieux régner, ne font que diviser et manipuler » C’est cela également le sens de la fête de l’Ascension marque la victoire de Jésus sur la mort en démontrant « Dieu est plus fort que la mort ». Alors allons « vers cette gloire dans l’éternité heureuse et dans la béatitude céleste », comme le théorisait Adrien Sarr.

Ameth Seck.

Amadeus

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