USURPATION D’ETAT CIVIL : Un drame national: Le gouvernement interpellé

USURPATION D’ETAT CIVIL : Un drame national: Le gouvernement interpellé

Le phénomène d’usurpation d’état civil commence considérablement à gagner du terrain à l’échelle nationale. Plusieurs élèves risquent d’être privés d’examens à cause de cela. L’inquiétude emporte certains parents devenus impuissants face à cette situation. Le gouvernement est ainsi interpellé pour une meilleure prise en charge de cette lancinante et préoccupante.

L’usurpation d’état civil au Sénégal est une problématique croissante qui menace la sécurité et l’intégrité du système d’identification du pays. Ce phénomène qui consiste à falsifier ou à obtenir frauduleusement des documents officiels tels que des actes de naissance, des cartes d’identité et des passeports, est devenu une préoccupation majeure pour les autorités et les citoyens sénégalais. Dans certaines localités du pays, ils sont plusieurs à vivre cette situation. Le jeune Abdou Aziz Diouf fait partie de ce lot. Elève en classe de 3ème, il risque de ne pas passer l’examen du BFEM faute de pièce d’Etat civil.

L’adolescent est mis devant le fait accompli, il y a quelques mois alors que son établissement lui réclamait un extrait de moins de 3 mois. Son numéro de registre avec lequel il a démarré ses études, a été attribué à une autre personne sans explications. Sa mère qui ne sait plus à quel saint se vouer interpelle les autorités. « Mon fils risque de ne pas faire son examen. On ne comprend pas comment cela a pu arriver. A la mairie il nous donne aucune information. Il n’est pas le seul à être dans cette situation. Il faut que les autorités nous aident », tonne-t-elle.

Dans la même foulée, l’histoire d’une étudiante dont le numéro de sa carte d’identité a été frauduleusement attribué à une autre personne, laisse perplexe. Pire, elle a été informée que le juge a décidé d’éliminer ce registre à cause des doublons.

Comment comprendre ce phénomène ?  

Il est essentiel de savoir que les failles dans le système de gestion de l’état civil sénégalais sont multiples. Les procédures d’enregistrement manquent souvent de rigueur et les archives ne sont pas toujours correctement maintenues. La corruption, malheureusement répandue, facilite l’obtention de faux documents, rendant le système vulnérable aux abus.

Aussi, l’usurpation d’identité ouvre la porte à diverses formes de criminalité, y compris le trafic d’êtres humains, le terrorisme et la fraude électorale.

L’impact de l’usurpation d’état civil est profond et varié. Pour les individus, cela peut entraîner des problèmes d’accès à des services essentiels comme l’éducation, la santé et l’emploi. Une identité usurpée peut également entraîner des complications juridiques, notamment dans les affaires de succession ou de propriété.

Toutefois, pour venir à bout de ce fléau, les autorités sont invitées à réformer en profondeur les procédures d’enregistrement et une lutte vigoureuse contre la corruption sont nécessaires. Ce, grâce à l’audit des fichiers d’Etat civil, des registres d’état civil, du fichier électoral entre autres. Au-delà de cet audit, il y lieu de procéder à une digitalisation généralisée du système de l’ Etat civil au Sénégal. Que de générations sacrifiées sur l’autel de l’industrie du faux. En tout état de cause, les nouvelles autorités sont interpellées ; un grand chantier pour le ministre des collectivités territoriales et de l’aménagement du territoire.

  1. FAYE

Amadeus

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