Le cri des travailleurs de ‘Sored Mines’ : « Nous sommes comme des esclaves chez nous »

Le cri des travailleurs de ‘Sored Mines’ : « Nous sommes comme des esclaves chez nous »

Le ministre des mines et pétrole, Biram Souleye Diop se trouve-t-il face à un défi que ses prédécesseurs n’ont pas pu relever ? Ousmane Anne, directeur général de Sored Mines, a-t-il finalement perdu ses protections sous l’ancien régime ? Telles sont les questions qui préoccupent les habitants de Khossanto, enfin entendus par leurs dirigeants.

Une lueur d’espoir : la fin de l’impunité ?

Dans le cadre de sa visite des sites miniers de Kédougou, le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Souleye Diop, s’est rendu à Sored Mines, établie à Khossanto. Il a vivement critiqué la société minière, soulignant que le respect des obligations légales et environnementales est une nécessité pour toutes les entreprises, y compris celles basées au Sénégal. Le ministre a souligné l’importance du contenu local et de la préservation de l’environnement, appelant Sored Mines à se conformer aux normes. Malgré les avertissements et les contentieux en cours avec les autorités locales, la société n’a pas répondu aux attentes en matière de transparence et de respect des obligations.

« J’aurais bien aimé au regard des informations entendues dire que Sored Mines est une entreprise modèle », a indiqué le ministre.  » Mais, vous entendez l’inspection du travail, le régional des Mines, l’Itie, l’environnement tous ont des contentieux ouverts sur un manque de respect notoire par rapport à l’autorité, qui investis du mandat de l’État dans le secteur d’activité. Pas de réponses, pas de respect des obligations, ça je le dis tout de suite, nous le déplorons et nous marquons ça comme un point d’attention sur lesquels les mines doivent être jugées », a martelé le ministre qui rappelle que des conclusions se feront concernant la société « Sored Mines » établie dans la zone de Khossanto.

« Nous avons transmis une mise en demeure « 
Néanmoins, conseille la tutelle, « prenez les dispositions utiles pour être en conformité avec les prescriptions de la loi sur toute la chaîne de nos obligations (environnementale, sociale, sur le contenu local et sur le respect des obligations auxquelles vous êtes assujettis. Sur la transmission des informations utiles. Nous avons transmis une mise en demeure pour des informations qu’on a demandées. Ces mises en demeure vont être complétées par toutes les requêtes présentes et confirmées sur lesquelles vous devez répondre ».

Toutefois, poursuit le ministre, » je précise bien, quand vous recevrez les correspondances, vous devrez répondre sous quinzaine et nous donner les informations. Comment se fait-il que les tests techniques, que vous ne puissiez pas nous les donner aux services régionaux des mines pour appréciation. Donc vous êtes dans une zone ou personne ne parle, on a aucune information, c’est pas possible », rétorque le ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines.  » Cela, je le dis à l’endroit de toutes les entreprises minières qui devront aujourd’hui et maintenant se mettre aux normes et respecter toutes les obligations et nous sommes là pour cela. Je précise bien, le ministre de la santé, le ministre du travail, le ministre de l’éducation, le ministre des Forces armées, le ministre de l’environnement, tous sont intéressés par ce que nous sommes en train de faire et nous ferons un suivi collectif de toutes les obligations de toutes les entreprises minières. Mais sachez-le, vous avez un rappel à l’ordre », annonce Birame Souleye Diop à l’endroit des responsables des sociétés minières.

Selon le Ministre, le président de la République et le Premier Ministre sont tout à fait déterminés à ce que les prescriptions de la loi soient respectées. Et s’il fallait prendre des mesures définitives, on les prendra parce que les mines, l’or, tout le monde en a besoin. Nous allons après de manière très administrative faire le suivi. J’ai pris les noms des employés qui se sont prononcés ici, je ne voudrais pas qu’ils soient inquiétés demain dans l’exercice de leur mission », fait savoir la tutelle.

La société Sored Mines : un historique et des promesses non tenues

Fondée en 2007, Sored Mines a obtenu une concession minière à Khossanto pour l’exploration et l’exploitation de l’or. Malgré les promesses initiales de création d’emplois et de développement local, les habitants ont été confrontés à des conditions de travail difficiles, des salaires impayés et un manque de transparence de la part de la direction. L’approbation du projet par l’administration, malgré les réserves des populations, soulève des questions sur la prise en compte des préoccupations locales.

« Nous sommes comme des esclaves »

Les travailleurs de Sored Mines ont dénoncé à plusieurs reprises les conditions de travail inhumaines et le non-respect des engagements de la direction. Ils décrient l’absence de contrats, de couverture maladie et le non-respect des normes de travail. Malgré leurs manifestations et les interventions des autorités, la situation des employés n’a pas évolué.
En effet, la société dirigée par Ousmane Anne, DG de l’entreprise, est gérée sur place par son frère Aziz Anne qui imposerait des conditions de travail inhumaines à ses employés. « Nous sommes comme des esclaves chez nous », déplore l’un d’eux avant d’ajouter : » Nous travaillons, pour certains depuis des années sans aucun contrat, sans couverture maladie, sans assurances… » L

a société SORED MINE qui employait 100 personnes, a obtenu en 2007 une autorisation d’exploration. Après cette exploration, l’usine serait entrée en phase d’exploitation active de l’or depuis bientôt quatre ans. Les travailleurs sont formels. Selon les travailleurs, « Ils ont bien commencé à exploiter de l’or. » Si tel est le cas, qui a autorisé SORED MINES à entrer en phase d’exploitation ?  Réunis au foyer des jeunes vendredi 04 juin 2021, sous l’initiative de Mamadou Lamine Cissokho, conseiller municipal de Khossanto, des chefs de village, jeunes, ont violemment fustigé la non-assistance de SORED MINES. 

Scandales environnementaux et manque de sanctions

Outre les problèmes sociaux, Sored Mines est impliquée dans des scandales environnementaux graves, notamment laisser des fûts de cyanure à ciel ouvert, causant la mort d’animaux et des préjudices pour les communautés locales. Malgré les alertes, la société continue ses activités sans être inquiétée par les autorités compétentes.

Appel à l’action et nécessité de réglementation

La situation avec Sored Mines soulève des questions sur la responsabilité des entreprises minières et l’efficacité de la réglementation au Sénégal. Il est crucial que les autorités agissent pour garantir le respect des normes environnementales, des droits des travailleurs et des engagements envers les communautés locales pris par les entreprises minières. L’impunité ne peut être tolérée, et des mesures doivent être prises pour protéger les populations et l’environnement contre les abus des sociétés minières.

Qui est Sored Mines ?

Pour mieux comprendre Sored Mines, il faut consulter le journal officiel du 19 janvier 2008. La société, titulaire d’une concession minière à Khossanto, est engagée dans l’exploitation de l’or. Malgré les réserves des populations, le projet a été validé par l’ex-gouverneur de Kédougou, William Manel.

Validation contestée de l’étude d’impact environnemental

La validation de l’étude d’impact environnemental de Sored Mines en janvier 2018 a suscité des réactions mitigées. Malgré les garanties données, les populations expriment leurs préoccupations quant à l’impact sur l’environnement et les conditions de vie.

Des engagements non tenus et des problèmes persistants

Malgré les engagements pris, Sored Mines est confrontée à des critiques croissantes. Les travailleurs dénoncent les conditions de travail précaires et le non-respect des normes environnementales. Les populations locales expriment leur mécontentement face à l’exploitation des ressources naturelles sans bénéfices tangibles pour la communauté.

Des scandales environnementaux et des conséquences désastreuses

Les fûts de cyanure laissés à ciel ouvert par Sored Mines ont causé des pertes de bétail et des dommages environnementaux considérables. Malgré les alertes, la société continue ses activités sans être sanctionnée, soulevant des questions sur la responsabilité et l’efficacité de la réglementation.

dakaractu

Amadeus

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