Edito: Ils foutent le camp !

Edito: Ils foutent le camp !

C’est un constat amer devant la vague continue d’enfants et de jeunes qui préfèrent braver la mer, affrontant la mort dans les profondeurs d’un océan devenu sépulture de milliers d’âmes de nos compatriotes. L’espoir suscité par l’alternance du 24 mars n’a pas suffi à endiguer ce phénomène, qui tue plus que les conflits qui opposent l’Ukraine et la Russie, le Hamas et l’armée israélienne, ou même les crises au Congo et au Soudan. Le Sénégal perd ses fils et filles sous le silence complice des forces vives de la nation et l’impuissance des différents régimes, de Wade à Diomaye en passant par Macky Sall. Aucune marche, aucune manifestation, aucun rassemblement de Sénégalais pour dire stop à cette tragédie.

Si un consensus doit exister entre les politiques, la société civile, les religieux et les différentes organisations, c’est sur le lourd tribu  des départs vers l’Espagne. Se taire devant ce drame, c’est être complice. Après la mobilisation face aux dérives présumées du régime sortant sous le hashtag #freesenegal, il est de la responsabilité des porteurs de voix de s’engager dans ce combat pour sonner l’unité nationale autour de ce phénomène migratoire. Que chaque Sénégalais se remette en question et appelle à sa responsabilité citoyenne dans la dénonciation des organisations criminelles qui alimentent un véritable trafic humain et conduisent nos enfants à la mort. Que la solidarité prenne forme pour organiser une véritable levée de fonds afin d’aider l’État à mettre en œuvre une réponse structurelle à ce phénomène.

 Le Premier ministre doit se rendre à l’Assemblée nationale pour dessiner les contours d’un espoir de lendemains meilleurs au Sénégal, et ses ministres doivent avoir l’humilité de reconnaître qu’ils n’ont encore apporté aucune réponse aux préoccupations des populations les plus vulnérables. Les emplois ne se décrètent pas et les solutions ne sont pas nécessairement celles qu’on oppose en promesses au bilan du régime sortant. Trop de morts devant l’indifférence de tous.

La tragédie des migrants, avec une moyenne de 33 morts par jour, souligne l’urgence d’une intervention efficace pour offrir des alternatives à l’émigration clandestine. Il est impératif que les promesses faites aux jeunes en matière d’emplois et de financements soient tenues et que des initiatives concrètes soient mises en place pour leur assurer un Sénégal juste, prospère et souverain.

Pape Diogoye Faye

Amadeus

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