Carburant : Prix à la Pompe : Le Sénégal bat Tous les Records en Afrique

Carburant : Prix à la Pompe : Le Sénégal bat Tous les Records en Afrique


Le Sénégal se distingue tristement en affichant le prix du carburant le plus élevé du continent africain. Selon la revue Global Petrol Prices du 20 mai 2024, le prix du litre de Super carburant a atteint 990 francs CFA au Sénégal, une performance qui nécessite des éclaircissements sur la structure tarifaire, surtout à l’ère du nouveau régime prônant la transparence sous le slogan « Jub, Jubal, Jubanti ».

La publication de Global Petrol Prices place le Sénégal en tête des pays africains pour le coût exorbitant de son Super carburant, illustrant ainsi la nécessité d’une communication claire sur la structure de ce prix. Cette situation impacte lourdement le coût des denrées de première nécessité et l’ensemble des activités économiques, exacerbant les difficultés des « gorgorlu » dont le pouvoir d’achat est en constante érosion. Cette situation est en totale contradiction avec les promesses électorales visant à réduire le coût de la vie.

À titre de comparaison, le prix moyen du litre de carburant à la pompe dans le monde est de 810 francs CFA. Les extrêmes vont de 18 francs CFA en Iran à 1937 francs CFA à Hong Kong. En Afrique, la Libye se distingue avec un prix minimal de 19 francs CFA le litre, tandis que la Tunisie affiche 489 francs CFA. Nos voisins immédiats, la Guinée et le Mali, vendent respectivement à 840 francs et 866 francs CFA. Des exemples comme le Mali et le Burkina Faso (850 francs CFA), malgré leur absence de ports, montrent qu’une tarification plus raisonnable est possible. Par comparaison dans la Zone UEMOA, la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Togo, fixent leurs prix respectivement à 875, 688, et 700 francs CFA.

Avec le prix du baril de pétrole stabilisé à moins de 100 dollars et une baisse continue depuis le 22 avril 2024, la situation au Sénégal soulève des questions. Les experts notent des baisses record des prix du pétrole entre avril et mai, atteignant leur plus bas niveau depuis février, malgré les tensions géopolitiques entre l’Iran et Israël. Une demande plus faible que d’habitude et un marché bien approvisionné devraient logiquement bénéficier aux consommateurs sénégalais. Cependant, il se murmure qu’une nouvelle hausse dictée par le FMI pourrait intervenir en juin, accentuant la pression sur les ménages.

Face à ces circonstances, il est impératif que le gouvernement publie la structure des prix du carburant et le niveau des subventions. Pourquoi le Sénégal, deuxième économie de l’UEMOA, affiche-t-il des prix aussi élevés ? Cette question, posée par l’actuel Premier ministre Ousmane Sonko à l’époque du président Macky Sall, demeure d’actualité. Les nouvelles autorités sont appelées à réviser les prix du carburant pour éviter d’étrangler une population déjà éprouvée par la cherté de la vie.

Une baisse du prix à la pompe aurait un effet domino, réduisant les coûts de nombreux produits sur le marché et renforçant le pouvoir d’achat des Sénégalais, à l’approche de la Tabaski et des vacances scolaires. Une telle mesure serait non seulement une bouffée d’air pour les consommateurs, mais aussi un geste fort de la part du gouvernement pour honorer ses engagements de transparence et de réduction du coût de la vie.

Amadeus

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