France: la gauche tente de s’organiser pour les élections législatives
Au lendemain des élections européennes et de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Emmanuel Macron, les différents partis de gauche essaient de se mettre en ordre de bataille, alors qu’ils étaient jusqu’ici divisés. La France insoumise (LFI) propose une réunion ce lundi aux « formations politiques de la Nupes ». L’objectif est clair : faire barrage à l’extrême droite lors des élections législatives qui se tiendront les 30 juin et 7 juillet.
« La sanction de ce soir [dimanche 9 juin, NDLR] est si lourde que Macron n’avait pas d’autre choix que de revenir aux urnes », a persiflé Olivier Faure suite à la dissolution de l’Assemblée nationale par le président français. Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) a aussi appelé à « la constitution d’un front populaire contre l’extrême droite » aux législatives anticipées du 30 juin, reprenant la proposition lancée la veille par le député insoumis François Ruffin.
« L’extrême droite n’est plus simplement aux portes du pouvoir (mais) a mis le pied dans la porte » après sa large victoire aux européennes de ce dimanche 9 juin, a estimé Olivier Faure sur Franceinfo, jugeant qu’avec moins de 15 % des suffrages « la macronie est en dehors de toute capacité à faire barrage » et que par conséquent « il ne reste que la gauche ».
« Nous [le PS] serons prêts à présenter dans chaque circonscription des candidats qui représenteront une alternative à l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir dans trois semaines dans notre pays. On fera tout pour empêcher cela, a martelé l’eurodéputée PS Chloé Ridel, dans le studio de RFI ce lundi matin. On est en ce moment même en train de construire les bases d’une alternative d’espoir de gauche, d’un rassemblement des forces de gauche et des écologistes sur la base d’un projet clair et renouvelé à la lumière des élections européennes qui ont eu lieu hier soir. »
« Front populaire »
Dans un communiqué publié ce 10 juin, le parti d’extrême gauche La France insoumise n’a pas manqué de dénoncer la « lourde responsabilité de Raphaël Glucksmann et du Parti socialiste » qui « ont tourné le dos à la Nupes ». Avant d’en appeler au rassemblement, à l’instar la tête de liste de La France insoumise, Manon Aubry : « J’en appelle à la mobilisation de la jeunesse, aux habitants des quartiers populaires, à tous ceux qui ont subi la politique antisociale du gouvernement. »
« J’en appelle aux dirigeants des partis de gauche pour que maintenant, on soit unis et qu’on arrête les conneries, a invectivé le député LFI François Ruffin. Ça a assez duré de s’insulter », a-t-il plaidé, en appelant à un « front populaire », une référence à la coalition qui avait permis à la gauche de l’emporter en 1936.
Une seule bannière : front populaire.
Nous appelons Olivier Faure, Fabien Roussel, Marine Tondelier, Manuel Bompard à la porter, ensemble. Insoumis, communistes, socialistes, écologistes. Unis. Pour éviter le pire, pour gagner.#FrontPopulaire pic.twitter.com/Gc06zsQsyJ
Même son de cloche du côté de Marie Toussaint, tête de liste des Écologistes : « Dissolution ? Nous voulons l’union. Simple. Basique. », a-t-elle tweeté lors d’un rassemblement place de la République à Paris ce dimanche soir. La patronne des Écologistes, Marine Tondelier a appelé « tous les chefs de parti progressistes à se réunir » et que « l’heure est trop grave pour perdre des heures à se déchirer ».
RFI