Rapports Ics-riverains : Les ministres de l’Intérieur et de l’Industrie déminent le terrain

Rapports Ics-riverains : Les ministres de l’Intérieur et de l’Industrie déminent le terrain

C’est suite aux conflits récents liés au blocage pendant 15 jours des activités minières et logistiques des Industries chimiques du Sénégal (Ics), par les populations demandant de nouvelles impenses, mais aussi pour les besoins du lancement de la campagne agricole, que les ministres de l’Intérieur et de la sécurité publique, le Général Jean-Baptiste Tine, et de l’Industrie et du commerce, Serigne Gueye Diop, sont descendus sur le terrain pour toucher du doigt les réalités.

Une visite effectuée, ce jeudi 20 juin 2024, à la direction du site minier à Darou Khoudoss (département de Tivaouane) et sur deux sites d’exploitation de mine, au village du secteur des mines à Ndomor et au site des sondages dans le village de Ngomène. Après les discussions à huis clos avec les directions des différents sites, les ministres se sont abstenus de faire des déclarations, prétextant n’être pas en mesure de se prononcer sur certaines décisions, les discussions étant toujours en cours. Ils promettent de donner les conclusions dans les tout prochains jours. Toutefois, les autorités étatiques ont été accueillies, à toutes les étapes, par des populations en furie, arborant des brassards et tee-shirts rouges, avec des pancartes et des rues décorées en rouge. La direction de la société minière remarque que «le déplacement des ministres intervient à la suite du blocage pendant 15 jours des activités minières et logistiques des Ics par les populations demandant de nouvelles impenses non conformes aux règlementations et aux pratiques de toutes les sociétés minières».

Pourquoi une telle situation ?
Les Ics disent conduire simultanément des travaux d’exploration et d’exploitation, dans le cadre des concessions minières pour l’exploitation des phosphates de chaux de Tobène Nord et de Tobène Sud, renouvelées en 2008 par décret et valables jusqu’en 2033. L’exploitation permet d’évaluer les caractéristiques du minerai en quantité et en qualité à travers des sondages. Cette première phase d’étude et d’analyse préalable est donc nécessaire à la planification de la mine, avant toute décision d’investissement. Vient ensuite la phase d’exploitation qui requiert le transfert des droits d’usage des terres afin que le minerai puisse être extrait, traité et transformé.

Il est, bien entendu, prévu des compensations financières à chaque phase, rappelle la direction. La «Phase d’exploration : compensation pour les trous de sondage de quelques centimètres pratiqués sur le sol et les éventuels dégâts causés aux cultures sur la saison impactée. Les propriétaires des champs gardent l’usage de leurs terres et il n’y a pas d’engagement quant à une acquisition future». La «Phase d’exploitation : compensation faisant l’objet d’une négociation tripartite (Ics, impactés et administration) avec signature d’un accord qui permettra le transfert définitif des droits d’usage des terres aux Ics». L’objet du blocage, selon la direction des Ics, découle de la nouvelle demande des personnes impactées quant à la compensation de la dernière campagne d’exploration. Et d’expliquer : «Cette campagne de sondage, comme celles menées depuis des décennies, a été effectuée en conformité avec les procédures légales établies quant à la réalisation des sondages et au règlement des impenses. Cependant, les personnes dont les champs ont été sondés demandent que les sillons laissés par les véhicules soient indemnisés au barème de l’acquisition des droits des terres pour l’exploitation, ce qui ne se fait dans aucune société minière au Sénégal, voire du monde entier.»

Et de poursuivre : «A la suite du premier blocage, en mi-mai, les Ics ont accepté, à titre exceptionnel, d’indemniser pour les sillons à hauteur de deux saisons agricoles et un forfait par hectare afin d’aider les impactés à niveler les sillons, en plus des impenses habituelles telles que le trou de sondage et les dégâts aux cultures. Il est établi que les Ics ne sauraient prendre l’engagement d’acquérir des zones faisant l’objet de sondages d’exploration (avec des résultats incertains) et ne peuvent, par conséquent, compenser sur les mêmes montants pour les terres acquises à des fins d’exploitation minière.» Aussi de préciser que «les Ics ont toujours été, en toutes circonstances, dans les dispositions d’octroyer des compensations justes, en accord avec les modalités de calcul et les règles définies. Il y a aussi lieu de noter que les Ics n’ont jamais varié dans leur disposition à honorer ces compensations».

Amadeus

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