Attaqué de toutes parts: Sonko lâché par les ministres pastéfiens et alliés

Attaqué de toutes parts: Sonko lâché par les ministres pastéfiens et alliés

Le paysage politique traverse une période de joug verbales depuis le show du président du Pastef au Grand Théâtre, rompant ainsi la période de grâce observée suite à la défaite de la coalition Benno Bokk Yakaar du Président Macky Sall. Aujourd’hui, l’ascension du parti Pastef et de ses alliés a redéfini les dynamiques politiques, avec une opposition diversifiée désormais prête à la confrontation sur le terrain du débat politique, tandis que les ministres et chefs de parti de la « coalition Diomaye Président » sont aux frappés de mutisme.

Ces derniers jours, la scène politique est marquée par une escalade de tensions entre le gouvernement, dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko, et une opposition de plus en plus « vocale ». Bougane Gueye Dany, Abdou Mbow, Zahra Imane Thiam, Mamadou Ibra Kane et Yoro Dia se distinguent comme les voix des plus virulentes du camp opposé, chacun apportant sa contribution à la contestation.

En effet, l’opposition, revitalisée par les récents événements, semble déterminée à maintenir la pression sur le gouvernement. Bougane Gueye Dany, patron de groupe médiatique et leader du mouvement Gueum Sa Bopp, utilise sa plateforme politique pour critiquer les actions du nouveau gouvernement et compte mobiliser les masses avec son concept « Tibb Tank » le 16 juillet prochain au grand théâtre. Abdou Mbow, président du groupe parlementaire majoritaire à l’Assemblée nationale, adopte une approche plus législative et épistolaire, plaidant pour une révision de la constitution et confrontant les néo-autorités à leurs promesses et solutions, notamment sur la question des morts sur les chemins périlleux du « Barsa ». Mamadou Ibra Kane, président de mouvement « Demain, c’est l’avenir » et Yoro Dia, en sa qualité de politologue, tentent d’apporter une dimension stratégique à l’opposition, utilisant leur expertise pour remettre en question les politiques en place et anticiper les échecs du nouveau régime.

Tentative de minimiser l’opposition
Face à cette opposition déterminée, le gouvernement, à travers son chef, tente de minimiser les attaques tout en répliquant à coups de piques à chaque occasion. Cependant derrière le Premier ministre, avec 25 ministres et 5 secrétaires d’État, une seule voix émerge dans cette arène politique, c’est celle du ministre de la Microfinance, Alioune Dione. Très actif dans les médias, le ministre Alioune Dione, responsable Pastef de Bambey, se distingue par sa volonté de défendre la position du gouvernement et de valoriser ses actions. Son engagement récent dans les débats publics témoigne de sa détermination à porter la voix du gouvernement et à ne pas laisser l’opposition dominer le discours public. Lors d’une apparition sur le plateau de Walf, il a déclaré être prêt à s’ériger en bouclier du Premier ministre Ousmane Sonko, qu’il considère trop seul au combat. Cette position du ministre met en lumière l’attitude des autres membres du gouvernement, qui adoptent une discrétion totale sur le terrain politique, suscitant des interrogations sur leur engagement après avoir obtenu des postes. Les silences des ministres des Finances et de l’Économie sont particulièrement frappants, surtout dans un contexte où des explications sont attendues sur les opérations d’endettement de l’État, notamment avec un Eurobond polémique. Le manque de réactivité est également visible dans d’autres ministères. Le ministre de l’Agriculture fait face à des accusations concernant la qualité des engrais et la nature du marché passé, tandis que le ministre de l’Industrie est accusé de népotisme au sein de son cabinet. Quant au ministre de la Jeunesse, elle est restée aphone sur la polémique entourant la prime d’un athlète médaillé d’or et champion d’Afrique. Connu pour être plus volubile, le ministre du Pétrole n’a pas jugé nécessaire de communiquer sur la vraie-fausse adhésion du Sénégal à l’OPEP. Dans ce mutisme des ministres, le député Guy Marius Sagna a d’ailleurs interpellé à nouveau deux ministres, ceux de la Santé et des Transports, pour n’avoir pas répondu à ses courriers

Dans ce contexte de confrontation entre pouvoir et opposition, la perspective de législatives anticipées ajoute une dimension supplémentaire à la dynamique politique actuelle. La possibilité de nouvelles élections pourrait reconfigurer le paysage politique et redistribuer les cartes entre les différentes forces en présence, le pouvoir actuel entrant fort de sa victoire à la présidentielle devant un parti majoritaire à l’Assemblée qui espère renverser la situation. Alors que le Premier ministre a posé des conditions pour se présenter devant les parlementaires pour sa déclaration de politique générale, la majorité parlementaire tente de jouer de ses prérogatives pour défier l’exécutif dans son pouvoir de dissolution. C’est dans cette atmosphère de bras de fer à l’issue incertaine que le Premier ministre s’est rendu auprès des Khalifes généraux de Touba et Tivaouane. Ces visites tombent à point nommé, alors que les départs de jeunes en mer et les premières pluies annonciatrices d’inondations ajoutent aux préoccupations. Dans ces contretemps du pouvoir, l’opposition compte gagner du terrain en surfant sur la probable déception des populations, tandis que le gouvernement cherche à stabiliser la situation et apaiser les tensions, ne manquant jamais l’occasion de pointer la responsabilité du régime sortant. Ce qui est certain, c’est que pouvoir et opposition sont entrés de plein pied dans la bataille politique, où chaque déclaration et chaque action visent à fragiliser l’autre.

Amadeus

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *