Visas d’entrée en France refusés à Fatou Guewel et Kéba Seck: Coup dur pour deux ambassadeurs de la culture sénégalaise…
Invités à animer, chacun, un concert à Paris le week-end dernier, Fatou Guéweul Diouf et Kéba Seck n’ont pas pu honorer leur engagement. Les autorités consulaires françaises de Dakar n’ont pas, en effet, accédé à la demande de leurs musiciens respectifs. Les conséquences sont lourdes.
Les promoteurs qui avaient vendu les billets d’entrée à l’avance, loué la salle et payé les billets d’avion sont dans la tourmente. Ces organisateurs s’exposent non seulement à la perte sèche d’argent, mais aussi à voir leur crédibilité compromise dans un milieu aussi féroce que le show-biz.
Le week-end dernier risque d’être un mauvais souvenir pour Fatou Guéweul Diouf. Le consulat de France a, en effet, refusé le visa aux musiciens de son orchestre alors que des promoteurs avaient engagé le groupe pour un concert. Fatou Guéweul n’est pas seule dans cette tourmente. Kéba Seck, un autre ténor de la musique sénégalaise était aussi engagé par des Sénégalais établis à Paris pour un concert. Mais, les autorités consulaires françaises ont opposé le même niet à ces musiciens. Au total, deux grands concerts tombent dans l’eau. Le problème est que pour honorer ces deux manifestations musicales, les promoteurs avaient engagé toutes les dépenses nécessaires. Les billets avaient été vendus d’avance, la salle louée, les tickets du voyage des musiciens réservés et payés. Autant de dépenses déjà effectuées pour des concerts manqués par le défaut de visas des musiciens. C’est certes un coup dur pour les musiciens, mais les organisateurs vont payer le prix fort de manifestations. De l’argent est perdu et la crédibilité des promoteurs compromise. Le plus dur est, sans doute, cette notoriété qui est désormais sujette à caution dans un milieu exigeant comme celui du « show-biz ».
Déception chez les musiciens
Les musiciens cloués au tarmac de l’aéroport Blaise Diagne qu’ils n’ont d’ailleurs vu sont naturellement très déçus de cette mésaventure. D’autant que rien ne leur a été notifié pour justifier le refus de leur accorder le visa. La mort dans l’âme, Fatou Guéweul et Kéba Seck se sont finalement pliés à la volonté des autorités consulaires françaises à Dakar. Une telle désillusion n’est pas nouvelle dans le monde des artistes devant se rendre dans l’Hexagone. Des musiciens se sont souvent plaints à haute voix du refus que le consulat de France leur oppose pour accéder au visa.
Il reste que le milieu des artistes est loin d’être exempt de reproches. Nombre de musiciens partis en France pour un concert ont fini par disparaître dans la nature au moment de prendre le vol retour. Le dernier exemple est celui des musiciens de Sidy Diop. En décembre dernier, c’est le guitariste Daouda Guèye qui a ouvert le bal au lendemain du concert de Milan. Sidy Diop sera alors obligé de faire sans lui à Brescia le 30 décembre et à Catania le 1er janvier et à Torino le 4 janvier. Au concert programmé à Brême, en Allemagne, le groupe sera amputé de quatre autres musiciens. Face à cette infortune, le musicien a tenu à honorer ses engagements avec le reste du groupe. Est-ce pour ces raisons que le consulat de France a fermé la porte aux musiciens de Fatou Guéweul Diouf et Kéba Seck ? Difficile de répondre par l’affirmative. Car, en général, le consulat qui estime, sans doute, ne pas avoir pas suffisamment de garanties quant au retour de tous les musiciens n’est pas assez explicite.
Le casse-tête des visas pour la France est loin d’être résolu. L’Ambassadeur de France, Philippe Lalliot, confiait récemment que les services consulaires français avaient quelque 11 000 demandes de visa à traiter. Tout compte fait, Fatou Guewel Diouf et Kéba Seck sont des ambassadeurs de la culture sénégalaise. A ce titre, ils méritent respect et considération de la part du consulat de France.
Jean-Paul SARR