Exposé au Musée du Quai Branly : Macky Sall immortalisé par le peintre de Obama

Exposé au Musée du Quai Branly : Macky Sall immortalisé par le peintre de Obama

L’artiste Kehinde Wiley a inauguré, cette semaine au Musée du Quai Branly, une exposition particulière. Il s’agit des portraits de 11 présidents et anciens présidents africains. Dans cette galerie, le Président Macky Sall, qui pose comme Moïse, montrant à son peuple la «terre promise de l’émergence».

Il est connu pour son portrait du Président Obama. Cette fois-ci, l’artiste américain, fondateur de la résidence d’artiste Black Rock au Sénégal, a ouvert sa palette à onze chefs d’Etat africains actuels ou anciens. Dédale du pouvoir est une exposition qui a ouvert ses portes lundi au Musée du Quai Branly et qui va se poursuivre jusqu’en 2024. Dans cette galerie de portraits, Macky Sall, le Président du Sénégal. Il tient un grand bâton et se tient le long d’un rivage rocheux, le drapeau national drapé derrière lui. Selon un article du New York Times, le Pprésident sénégalais a déclaré que son portrait est une référence à Moïse traversant la mer Rouge, conduisant les Hébreux à la Terre promise. «Je me suis efforcé de conduire mon Peuple vers la terre promise de l’émergence», a-t-il déclaré faisant référence au Plan Sénégal émergent (Pse), un programme visant à doter le Sénégal de nouvelles infrastructures. Le Président Macky Sall a aussi confié, par l’intermédiaire d’un porte-parole, que le fait d’être choisi par M. Wiley est une «surprise agréable et (de) source de fierté personnelle», rapporte le New York Times. Au total, ce sont 11 chefs d’Etat qui se sont prêtés au jeu de l’artiste américain. On y retrouve ce portrait du président de la République démocratique du Congo, Félix Tshise-kedi, qui pose avec le paysage urbain de Kinshasa, en train de jeter un coup d’œil entre les rideaux. En arrière-plan, l’ancien Président malgache, Hery Rajaonari-mampianina, est lui, à cheval. Le Président gha-néen, Nana Akufo-Addo, porte des vêtements traditionnels aux couleurs vives, exposant une épaule nue. Dans cette galerie de portraits, trônent également le Président ivoirien Alassane Ouattara (81 ans), débout, épée à la main, regardant fièrement le spectateur, Paul Kagamé (65 ans), son homologue rwandais, au pouvoir depuis 1994, également debout, dans son bureau, Denis Sassou-Nguesso (79 ans), qui cumule presque 40 ans à la tête du Congo-Brazzaville, bras croisés dans un décor fleuri, faisant écho aux pagnes africains, et la Présidente éthiopienne Sahle-Work Zewde, seule femme de la galerie, représentée dans une tenue traditionnelle aux vives couleurs. «J’essaie de regarder la présidence africaine en images, parce qu’il n’y a pas de tradition», dit M. Wiley dans une vidéo accompagnant l’exposition.

Le New York Times souligne que certains des sujets de M. Wiley peuvent faire sourciller par leurs antécédents en matière de droits de la personne. Le journal américain cite ainsi Olesegun Obansanjo et Alpha Condé. Le premier est devenu Président à la suite d’un coup d’Etat, tandis que le second a été destitué par coup d’Etat. Mais l’artiste américano-nigérian a choisi de ne pas évoquer l’aspect politique. «M. Wiley a délibérément choisi de ne pas discuter de politique avec ses sujets présidentiels. Au lieu de cela, il leur a montré un livre de portraits aristocratiques, royaux et militaires du 17ème au 19ème siècle, leur parlant d’un vocabulaire du pouvoir avec lequel chacun des présidents pourrait choisir de travailler ou d’ignorer», rapporte le media américain. Portraitiste officiel du Président Obama, Kehinde Wiley explique que le point de départ de ses réflexions sur la représentation des Africains dans des postures de pouvoir a commencé à ce moment-là. «Avant même de faire le portrait de Obama, en le voyant se présenter, je me suis dit : «C’est impossible qu’il devienne Président à cause de sa couleur de peau.» J’ai eu tort, ça m’a mené à une question : où sont les présidents noirs ? De fil en aiguille, j’ai commencé à regarder du côté de l’Afrique», confie l’artiste à l’Afp. «Ce n’est pas une célébration de dirigeants individuels. C’est un regard sur la Présidence elle-même», précise-t-il.
Par Mame Woury THIOUBOU (Avec New York Times) mamewoury@lequotidien.sn

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